Autorité et respect
Afin de mieux cerner le phénomène de l'interaction en communauté, il est plus correct d'inter-relier les éléments des trois typologies. Cependant, il est recommandé de prêter une attention particulière aux aspects moraux. En effet, savoir si une communauté est hétéronome ou autonome paraît essentiel étant le caractère fondamental que revêt l'autorité dans les relations humaines.
Pour aller plus loin, Campos (2001) propose une note appelée "l'autorité et le respect" dans laquelle il précise que pour comprendre le rôle de l'autorité, considéré comme crucial pour le modelage des échanges communicationnels, il est primordial d'avoir une définition du respect. En citant Piaget (1977), il précise " respecter une personne suppose la reconnaissance de son échelle de valeurs. Par ailleurs, le respect contribue à la formation des conduites qui caractérisent les normes morales. Les normes morales résultent d'un processus d'équilibration de valeurs. Ce processus, du point de vue symbolique, n'est que la mise en action des configurations signifiantes. Les configurations signifiantes ont des règles de fonctionnement (la structure cognitive), des valeurs (les significations échangées sous une contrainte morale donnée) et des symboles (les systèmes langagiers qui s'appuient sur des règles et expriment des valeurs). Le moteur de ce mécanisme dynamique tendant à l'équilibre n'est que l'affectivité (Piaget, 1954 cité par Campos, 2001)."
Le respect s'ajuste aux relations sociales établies par l'individu. Dans une situation hétéronome, un élément d'autorité ou de prestige amène une contrainte alors que ce n'est pas le cas dans une situation autonome (Freitas, 1997 ; Piaget, 1977 cités par Campos, 2001). L'autorité relève de l'exercice d'une contrainte sociale par une personne sur d'autres personnes. L'exercice de l'autorité influence énormément les possibilités d'échanges et définit les règles sociales de développement du groupe. Dans le cas d'une communauté hétéronome, cette autorité appartient à une minorité alors que dans des contextes de fonctionnement autonomes, cette autorité est négociée et alterne selon les mouvements d'échanges de valeurs.
Pour terminer, Campos conclut que "les communautés ne sont pas immunes aux rapports de pouvoir qui s'établissent entre les individus dans la société. Tout au contraire, elles les reproduisent". Cependant, la nature "collaborative" des communautés à tendance tend à adoucir ces rapports.